Performance de musique cellulaire, composée à base de clichés de cultures cellulaires par les élèves du conservatoire de l’École des Arts de Vaulx-en-Velin, le 10 décembre prochain.
Ce projet, hommage à Henrietta Lacks, a été conduit avec les classes des professeures Isabelle Besson et Marion Baudin, en partenariat avec la plateforme de bio-impression 3D-Fab, du CNRS, dirigée par Christophe Marquette.
Lorsque Jean-Baptiste Charcotembarque à bord de son trois-mâts goélette Le Français et met le cap en direction de l’Antarctique en 1903, la connaissance des pôles est très réduite. Ces Nord et Sud extrêmes restent de grandes zones blanches sur les cartes mondiales. Charcot peine alors à financer son projet de voyage scientifique. On regarde à l’époque plutôt vers le Nord, et l’Antarctique attire peu les expéditions savantes. Jean-Baptiste Charcot, juste après le Belge Adrien de Gerlache, s’avérera pourtant l’un des pionniers dans la manière d’aborder ce continent par la science. Il réalisera là le premier hivernage français en Antarctique, le second de l’histoire scientifique, et le nombre de données récoltées, ainsi que le journal récit de cet hivernage témoignent de l’importance des connaissances rapportées. Ce voyage ouvrira une voie toujours actuelle au travail de recherche sur le continent glacé.
Aujourd’hui, les préoccupations intellectuelles de la planète se sont bien déplacées, et cette terre aride est le centre de toutes les attentions, tant elle se révèle cruciale pour comprendre la problématique majeure de notre siècle, le réchauffement climatique. La signature même du Traité de l’Antarctique en 1959 qui, en pleine Guerre Froide, unit URSS et États-Unis dans la démilitarisation d’un continent entier pour le dédier à la science et à la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, montre bien, déjà à l’époque, l’intérêt exceptionnel et singulier de cette terre si particulière.
Presque 120 ans après Jean-Baptiste Charcot, Nicolas Rombauts, médecin urgentiste Lyonnais; revient d’une expédition de plusieurs mois et plusieurs milliers de kilomètres sur le plateau Antarctique avec le raid EAIIST, organisé par le laboratoire de glaciologie de l’I.G.E. (Institut des Géosciences de l’Environnement) de Grenoble. —
Pour un spectacle :
Réunissant textes, musique et images inédites, axé sur l’exploration du continent Antarctique par l’homme, le concert-lecture Charcot Antarctica fait le lien entre les premières tentatives d’hivernage et d’exploration du continent Antarctique, à la toute fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, et les actuelles expéditions et bases de présences permanentes.
Le texte mis en place par Jean-Baptiste Cabaud est une création poétiqueoriginale, composée d’après le récit Le Français au Pôle Sud : journal de l’expédition antarctique française, 1903-1905, publié par Jean-Baptiste Charcot en 1908. Il s’agit de reprendre, de manière thématique et en poésie, les grands évènements, les grandes émotions et les éblouissements qui marquèrent le Commandant dans le fabuleux paysage de glaces qu’il découvrit lors de ce premier hivernage français en terres australes.
Le récit de Nicolas Rombauts est tiré du journal d’expédition que celui-ci a tenu lors de ses 1300 kilomètres de raid sur le plateau Antarctique avec l’expédition scientifique franco-italienne EAIIST, dans la zone jusqu’alors inexplorée des Mégadunes,
À travers ces textes croisés lus sur scène, l’artiste et le médecin se rencontrent, dialoguent, échangent et confrontent leur regard sur cet objet passionnant, primordial pour notre époque, qu’est la recherche scientifique en Antarctique, et cet étrange besoin qui, depuis des millénaires, pousse l’Homme à lutter pour s’adapter à tous les milieux possibles, y compris les plus hostiles pour lui.
Les guitares d’ambiance de Christophe Langlade, blues profonds aux effets électroniques somptueux, rendent de manière saisissante l’atmosphère de solitude et l’énergie que doivent déployer ces hommes de l’extrême, pris entre déserts et chaos magiques, beautés majestueuses et terrifiantes.
Les images projetées de raids Antarctiques sont inédites. Elles ont été ramenées par les glaciologues de l’I.G.E. de Grenoble et utilisées avec leur aimable autorisation. Au travers d’un parti pris très graphique, Éric Pellet se réapproprie artistiquement ces images documentaires pour offrir une vision nouvelle, inattendue, des raids scientifiques et des hommes qui les composent.
Alternant donc récits factuels et poésie, musique, cinéma, abordant géologie, géographie, mémoire historique, technologies, tâchant de retrouver tous les éblouissements que peut procurer, à ceux qui le vivent, ce décor hors norme, l’ensemble du spectacle est une vaste tentative pour ramener au plus proche du public cette recherche des antipodes.
— Spectacle réalisé avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Avec l’aimable soutien des glaciologues de l’Institut des Géosciences de la Terre (CNRS – Université Grenoble Alpes). Avec le soutien de l’association La Capitainerie.
Première représentation :
3 décembre 2021, dans le cadre de la résidence d’auteur de Jean-Baptiste Cabaud, “Littérature Sciences Technologies” organisée à Vaulx-en-Velin (69) à l’invitation de l’association de littérature Dans Tous Les Sens. —
Je me suis installé pour trois semaines de résidence à laLigne 21 de Plogonnec, dans le Finistère, pour me concentrer sur l’écriture d’un roman en cours. J’avais déjà séjourné ici en 2019 pour effectuer les recherches, rencontres et entretiens préalables nécessaires à la mise en œuvre de ce texte, dont l’intrigue se passe précisément à l’extrême pointe de cette Bretagne cornouaillaise.
Comme il est de coutume, et les conditions sanitaires permettant de l’effectuer de manière satisfaisante, je ferai en sortie de résidence une lecture publique d’extraits de ce roman en cours d’écriture le Vendredi 28 mai, à 18h30, à la Ligne 21.
L’accueil en nombre limité se fera uniquement sur réservation, auprès de corinnebourgeau@gmail.com, les horaires sont calculés pour que tout le monde puisse se retrouver chez soi avant le couvre-feu.
Une version adaptée en distanciel, pour cause de Covid-19, de la performance Station : Vavilov !, a été diffusée pour la première fois, en direct, le 30 janvier 2021, lors du festival À l’École de l’Anthropocène, organisé par l’EUL, École Urbaine de Lyon.
Enjeux et méthode
Depuis 2014, le CRBA, Centre de Ressources de Botanique Appliquée, installé dans la Métropole lyonnaise, travaille avec l’Institut de ressources génétiques végétales Vavilov de Saint Pétersbourg, la 4ème banque de semences végétales au monde par sa taille, et la plus ancienne en terme d’âge, sur la création d’une station d’expérimentation botanique. Objectif : face aux modifications provoquées par le bouleversement climatique, retrouver, réintroduire et réacclimater des variétés végétales anciennes, récoltées au début du XXe siècle, entre autre dans la région lyonnaise, pour qu’elles puissent être la base de notre agriculture locale de demain. Régulièrement, des botanistes, généticiens, agronomes, mais aussi des jardiniers, des maraichers ou des cuisiniers français et russes se rencontrent, avec pour objectif de revitaliser, expérimenter et remettre en activité une mémoire végétale constituée depuis un siècle. Notre sécurité alimentaire et agricole est sérieusement bousculée par le bouleversement climatique en cours et ces espèces végétales oubliées d’hier sont une des solutions pour pouvoir y remédier.
J’ai été invité à suivre ce projet en tant que poète, au sein d’une équipe de création éthno-artistique comprenant également un anthropologue, un plasticien-vidéaste et un musicien. Ensemble, il s’est agi pour nous de croiser les disciplines, de réfléchir au contact des scientifiques, de créer, et si possible de créer autrement, en nous laissant imprégner des méthodes artistiques et scientifiques que nous côtoyions. Car l’enjeu n’était pas ici d’effectuer un simple travail d’observateur et de témoignage du travail scientifique en cours, un peu documentaire, un peu teinté de poésie… Mais bien, face à des enjeux gigantesques que ne saura résoudre à elle seule aucune discipline, aussi puissante et maîtrisée soit-elle, de se regarder travailler l’un l’autre, de comprendre des systèmes de pensées et des méthodes qui nous sont inconnues, de les comparer, de les tester chacun sur notre propre domaine d’action ou de création, et véritablement d’ouvrir les champs de réflexions les plus larges possibles.
Le travail d’hybridation des phytogénéticiens de l’Institut Vavilov consiste à croiser, manuellement et naturellement, différentes variétés de plantes anciennes pour en obtenir une troisième, stable et moderne, incluant des caractéristiques des deux premières. Cette nouvelle variété sera mise en circulation comme le seront à nouveau les variétés anciennes dont elle est issue.
Adoptant cette méthode, je me suis appliqué à hybrider des textes d’ethno-botanique du XXe et XXIe siècle avec des formes anciennes, oubliées ou peu connues de poésie à forme fixe, le monostiche, le sonnet, la ballade, le pantoun, pour “remettre en circulation” des formes modernisées de ces “anciennes variétés” poétiques.
C’est ainsi que j’ai appliqué de manière systématique la règle du monostiche classique, telle que définie par le poète Emmanuel Lochac, à la lecture/réécriture de l’ouvrage fondateur de l’ethnobotanique, L’Homme et les plantes cultivées, d’André G. Haudricourt et Louis Hédin (Gallimard 1943). Un pantoun a été construit sur la base du carnet de recherche Herbier de terrain, de l’anthropologue Olivier Givre. Une série de cinq sonnets est tiré des cinq premiers chapitres du livre Aux sources de notre nourriture, de Gary Paul Nabhan (Nevicata 2010), qui a voyagé sur les pas de Nikolaï Vavilov presque un siècle après celui-ci. Et une ballade, en vers de douze pieds, a été construite à partir du livre Fleurs, fruits, légumes. L’épopée lyonnaise, de Stéphane Crozat, directeur du CRBA (Éditions Lyonnaises d’Art et d’Histoire 2010).
L’hybridation étant naturelle, aucun intrant chimique ni personnel n’a été toléré et chaque texte a été uniquement construit à partir de mots prélevés inchangés dans les pages des éditions d’origine.
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STATION : VAVILOV ! – Performance
Écrivain et poète : Jean-Baptiste CABAUD
Compositeur, musicien : David CHAMPEY Plasticien : Vincent DELPEUX
Anthropologue : Olivier GIVRE
Régisseur : LoïcCORLIER
Responsable de production : SabrinaNOVAK
UN MERCI PARTICULIER pour leur participation généreuse et enregistrée à Voix russe : Bénédicte BRACONNAY / Voix hébraïque : Marie-Pierre GIBERT / Voix rwandaise : Domitille MUKANKUBANA / Voix bulgare : Meglena ZLATKOVA
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Projet soutenu par L’École Urbaine de Lyon, Universités de Lyon, la DRAC et la Région AURA, dans le cadre de l’appel à projets “Mémoires des XXe et XXIe siècles État/Région”, et la Villa Gillet, dans le cadre de la résidence de création.
Ma nouvelle FAUT-IL RÉVEILLER LES ENDORMIS ? a été écrite en septembre 2020 dans le cadre du dispositif multidisciplinaire de réflexion autour de la question du Corps Réparé / Corps Modifié que nous avons mis en place avec Raphaële Andrault, philosophe et historienne des sciences (CNRS), Philippe Liotard, anthropologue (Université Claude Bernard Lyon 1) et Christophe Marquette, biochimiste (CNRS), avec l’accompagnement de Vanessa Cusimano (CNRS). Les parties relatives aux techniques de reconstruction cutanée de cette nouvelle ont été discutées et élaborées en concertation active avec Christophe Marquette.
Ce texte servira de base de réflexion à Christophe Marquette et Raphaële Andrault pour questionner l’avenir des corps et des technologies régénérative, et je serai avec eux pour cette discussion en direct, animée par Philippe Liotard
Depuis 2014, le CRBA, Centre de Ressources de Botanique Appliquée, installé dans la Métropole lyonnaise, travaille avec l’Institut de ressources génétiques végétales Vavilov de Saint Pétersbourg, la 4ème banque de semences végétales au monde, et la plus ancienne, sur la création d’une station d’expérimentation botanique. L’objectif : retrouver et réintroduire des variétés végétales récoltées au début du 20ème siècle, notamment dans la région lyonnaise.
Régulièrement, des botanistes, généticiens, agronomes, mais aussi des jardiniers ou des maraichers français et russes se rencontrent pour bâtir ce projet. À chaque voyage, humains et semences circulent et se rencontrent, échangent et s’échangent. En septembre 2020, la station Vavilov de Lyon est sortie de terre, avec pour objectif de revitaliser, expérimenter et remettre en activité une mémoire végétale constituée depuis un siècle.
Une équipe scientifique et artistique, montée par Sabrina Novak pour accompagner cette collaboration scientifique – et dont je fais partie avec David Champey, musique, Vincent Delpeux, vidéo et Olivier Givre, anthropologie – apporte son regard singulier sur ce projet. C’est ainsi que ces mémoires et circulations végétales sont retracées au fil d’un « journal de terrain » à la fois descriptif et sensible, poétique et ethnographique, visuel et sonore. Une chronique composée d’histoires humaines et végétales entrelacées, qui donne autant de place aux personnes qu’aux imaginaires, aux semences qu’aux idées.
Après avoir joué en 2020 le PROLOGUE, écrit de retour d’une résidence de recherche à l’Institut Vavilov de Saint Petersbourg, nous jouerons, en version distancielle adaptée, la nouvelle performance STATION : VAVILOV !
Poésie et Handicap. Le livre Une Étrange Famille Humaine vient de paraître. Il vient clore et rendre compte de trois années de résidence artistique initiées par la compagnie Les ArTpenteurs auprès des résidents handicapés du Service d’Accueil de Jour Odynéo d’Écully/La Duchère, près de Lyon. Écriture, photographie, arts plastiques, lecture, toujours avec la poésie comme ligne de conduite, de nombreux ateliers et rencontres ont été menés avec ces personnes.
J’ai pour ma part passé du temps régulier sur ces trois années, plusieurs semaines, à rencontrer ce beau petit peuple du S.A.J., à apprendre et à comprendre. J’ai partagé les activités et les repas, pris part aux journées des personnes, à leur quotidien. Nous avons noué des liens, de fraternité et de compréhension, d’amitié parfois. Je me suis entretenu avec chacun, ceux qui parlent et ceux qui ne parlent pas, nous avons discuté de tout, de rien, de la vie, de leur condition et de leur vision du handicap. J’en ai tiré une série de poèmes, reproduits dans le livre aux côté des œuvres poétiques et graphiques que tous ont réalisé en atelier avec les différents intervenants de cette résidence.
Elle dit Qu’un an de coma c’est un enfer De temps et de douleur Elle dit Que ce qui l’a sauvée Elle C’est l’appendicite
L’appendicite pendant le coma Elle dit Une chance Parce que c’est ça qui l’a réveillée Sortie du coma L’opération
Elle dit Quarante ans après Qu’elle ne peut pas vraiment dire Que c’est un mal D’avoir eu l’accident Elle dit Qu’elle a survécu à l’enfer Et que c’est bien
Une étrange famille humaines éditions La passe du vent, novembre 2020. 112 pages, 20 x 21 cm 12€
Patrice Vandamme : direction artistique Brigitte Baumié : ateliers d’écriture poétique Jean-Baptiste Cabaud : poèmes Élisabeth Granjon : ateliers d’écriture poétique Bernard Gros : dessins Annie Lebard : ateliers poèmes-affiches et arts plastiques Laurence Loutre-Barbier : photographies et textes
Pour les raisons coronavirales que l’on sait, la résidence d’écriture à la villa Marguerite Yourcenar de ce mois de novembre, ainsi que l’exposition de mes dessins qui devait y avoir lieu, sont malheureusement annulées. Les rencontres publiques et scolaires qui devaient se tenir en lien avec cette résidence à Saint-Jans-Capell, Bailleul, Aubigny et Lens le sont également. Un report est peut-être envisagé. Je vous tiendrai au courant, le cas échéant.
Courage à tout le monde, pour ce nouveau confinement.
Baptiste Caruana m’a invité sur Radio Canut, pour son émission Poezz e-chronik. Le principe : des textes de poésie contemporaine lus en direct par dessus les musiques électro de Trévor Rêveur. Merci à eux deux pour cette belle expérience.
Vous pouvez écouter le podcast de cette émission ici.
Vous pouvez écouter Poezz e-chroniK sur radio Canut, 102.2 fm à Lyon ou sur internet tous les vendredis entre 12h et 13h.