Les autres

Sur cette page, quelques livres que j’aime particulièrement et dont je suis assez fier d’avoir pu superviser la publication ou d’y avoir participé d’une manière ou d’une autre.

 

LE CŒUR DU MONDE EXTRAORDINAIRE

illustré par Maud Chalmel –  Postface de Frédéric Pellerin

éditions de Phénicie – 2011

Le Coeur du monde extraordinaire

Fruit d’un travail de  plusieurs mois d’ateliers d’écriture menés en partenariat avec le centre socioculturel Boris Vian auprès de 600 enfants de Saint-Étienne, ce livre, dont j’ai également supervisé la publication à la suite du travail d’écriture avec les élèves, loin de ne constituer qu’un simple rendu d’atelier ou qu’une succession de “bon mots” d’enfants, se présente en véritable recueil de poésie : par la force, l’intelligence, l’originalité, l’émotion et la malice avec lesquelles certains se sont emparés de l’outil poétique qui était mis à leur disposition.

Une longue postface de Frédéric Pellerin, enseignant coordonateur d’un réseau d’éducation prioritaire à Angers, poète et animateur d’ateliers d’écriture, permet de bien remettre en place les enjeux et l’importance pédagogiques de telles pratiques et interventions extérieures au sein des classes.

Les illustrations de Maud Chalmel sont, ainsi qu’à son habitude, superbes. (Son site avec de larges vues de son travail, ici.)

 

Ce monstre triste

Attend sa mère

Sur le trottoir

 

Je le ramène

Chez moi

(élève de CM2)
 
 
Coeur du monde © Maud Chalmel
 

 

Un chien poursuit

Un oiseau qui s’enfuit

Loin du chien

 (élève de CE1)
 
 
 

Dans l’immeuble

Le vent

Circule

 

Tout doucement

Les gens mettent le chauffage

(élève de CM2)
 
 
 

Un centre-ville

Une grande montée

Me revoilà dans mon quartier

 

Toujours les mêmes têtes

Sur les mêmes bancs

(élève de 5ème)
 
 
 
Le livre sur le site de l’éditeur, ici.

 

QUATORZE HORIZONS CARBONIQUES

Daniel Sygit

Poésie – éditions À Plus d’un Titre – 2010

Quatorze horizons

La poésie de Daniel Sygit se concentre en fins joyaux de beauté et de haute grâce. Elle parcourt le monde, interrogatrice des vastes géographies, naturelles et industrielles, qui fascinent et façonnent les hommes. Elle traque, découvre, cherche et révèle en petits textes très courts des paysages, des destins, des voyages, des quêtes, des lieux, réels ou inventés, quelle différence ? C’est souvent une vie entière qu’il arrive à photographier en cinq lignes.

 

RAPPORT

 

Fut consultée

Au sortir

D’un office.

Sacrifia sa vie

Au culte des idoles.

Voyagea en Orient.

 

Pixels reçurent soudain

Un dernier tremblement…

À Verkhoïansk enfin

Disparut des écrans…

 
 
 
 

 

“Haut les mains !!”

Vipère au poing.

Demain

demain

un rendez-vous

demain

avec Mandrake

le magicien !

 

Le site de l’éditeur, ici.

LES CONTES DU MIEL ET DES ASTRES NEIGEUX

Lionel Bouchet – illustré par Maud Chalmel

Poésie – éditions À Plus d’un Titre – 2009

Contes du Miel

Lionel Bouchet a posé avec ses Contes Népalais, comme l’indique le sous-titre du recueil, un univers incroyablement riche et onirique, d’une beauté irréelle et très singulière. C’est véritablement une fresque, au sens pictural du terme (Lionel Bouchet vient du cinéma d’animation), qui est déroulée ici et raconte ce Népal fantasmé en plein cœur de l’Oural. Les personnages de ce récit initiatique sont la princesse Petite Violette, le shaman solitaire Masque Neige, le Lac amoureux et son vassal l’Ogre Chapelier dont les coiffures géantes servent de toiture aux palais et aux temples de ce pays. C’est véritablement une histoire racontée que l’on découvre ici ; une légende aux enseignements cachés que l’on imagine extraite de la mythologie contée le soir dans les villages nichés au pied du Mont Aoujihn. Et comme les récits fondateurs de toute civilisation, celui-ci reste sibyllin, hautement symbolique, et riche à foison de ses multiples interprétations possibles. Une poésie rare et étonnante, admirablement servie par les illustrations de Maud Chalmel.

 

LA FLEUR DE MASQUE NEIGE

 

Elle est devant toi

La grâce et la douceur d’être.

Les champs qui irriguaient autrefois ton regard

N’ont pas germé.

Il est en toi ton rêve, le sucre de l’eau.

Voilà ton histoire.

Il y a huit lunes pleines, ton frère s’en est allé.

Une fille a appelé.

À l’ombre du mensonge intérieur, le masque se fissurait.

Ton empreinte sur le vent et sur la douce chaleur d’être accompli.

Il n’ y a pas d’histoire, pas de contraire

Et aucun sommeil pour nous, les anges du Népal.

Moi, nuage et fils du vent, je viens masser ta douleur.

Je viens chanter des blocs de nuit dans tes artères vibrantes.

Qu’une reine soit morte pour s’alléger le cœur.

Qu’il remonte alors à la surface du Lac pour disparaître.

La fleur est devant toi.

Et le ciel est dans la montagne.

 

  

 Contes du Miel © Maud Chalmel

 

 

LES 3 MASQUES 

 

La première fois que je les vis, ils dansaient en contrebas dans l’ombre d’un feu de camp. Ils étaient 3, ils sont toujours trois. J’avais bien trop à faire cette nuit pour prendre le temps de les observer mais ils me reste encore cette vision. Ils ne se faisaient jamais face, dansant comme des carpes noires recouvertes d’eau lactée, ils dansaient… Ah oui… Ils ne faisaient aucun bruit, le frottement de leurs pieds n’émettait aucun son. Ils étaient les ombres du feu, véritablement.

 
 

 

Le site de l’éditeur, ici.

VERSschmuggel / réVERSible

Dialogues poétiques franco-allemands – une anthologie

Verlag das Wunderhorn / Éditions La Passe du Vent – 2012

VERSschmuggel

Cette anthologie rassemble les textes issus de la rencontre en ateliers de traduction, dans le cadre du poesiefestival berlin 2011, de six poètes français et de six poètes allemands. Sans parler la langue de l’autre, mais avec la complicité d’un interprète et sur la base d’une traduction littérale, les duos de poètes français et allemands se sont traduits mutuellement, selon une méthode qui reprend en partie celle pratiquée en RDA. Aurélie Maurin et Thomas Wohlfahrt, initiateurs du projet, l’expliquent dans la préface : “Lorsqu’une maison d’édition voulait faire traduire un recueil de poèmes vers l’allemand, elle demandait à un bureau de traduction de procéder à une traduction littérale. À l’aide de ce premier jet et du texte original, un poète en faisait une adaptation.” Cette méthode est également proche de celle à plusieurs mains utilisée par le poète Guillevic pour ses traductions du hongrois.

Avec des textes de Édith Azam, Arno Calleja, Linda Maria Baros, Albane Gellé, Pascal Poyet, et Dorothée Volut pour les Français, Christian Filips, Marion Poschmann, Ulrike Almut Sandig, Tom Schulz, Uljana Wolf et Judith Zander pour les Allemands.

 

Le livre sur le site de l’éditeur, ici.

 

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