La Folie d’Alekseyev

Récit-Poésie

Éditions Dernier Télégramme – 2017

12 €, 80 pages, 14 x 19 cm, isbn : 979-10-97146-04-7

 

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Si le personnage de l’ingénieur soviétique Rostislav Evguénievitch Alekseyev et ses travaux aéronautiques sur les ekranoplanes, ces étranges avions géants volant à ras de terre, sont bien réels, le texte de ce récit-poésie, lui, est de fiction pure.
Il place cet ingénieur visionnaire et solaire au cœur d’une nuit boréale perpétuelle, dans une cité scientifique du Nord de la Sibérie, en 1957. À quelques heures du premier décollage d’une machine qui devra marquer le monde de l’aviation, Alekseyev parle, se confie et remonte aux sources de ce feu de création passionné pour dévoiler tout ce que ce projet a eu d’humainement magique à construire.
Ce texte aborde également la mémoire historique des ces régions du Nord de la Russie, longtemps parsemées des camps concentrationnaires du goulag, à laquelle s’ajoute une série de tombeaux littéraires, hommages personnels à certains poètes et écrivains de ce vingtième siècle soviétique.

 

• Sélectionné pour le prix Jean Follain de la ville de Saint-Lô pour la prose poétique.

• Sélectionné pour le prix Hors-Concours de l’édition indépendante.

Extrait :

Nous volerons à notre place, Evguéni ; notre juste place d’hommes. Au centre des éléments. Portés par le souffle de notre machine, nous naviguerons sur les vagues de la toundra. Puis lorsque celle-ci prendra fin, sans nous arrêter, sans même ralentir, nous poursuivrons sur la mer elle-même. Comprends-tu ? Il faut raisonner comme la machine ! La terre, la mer, quelle différence crois-tu que cela fasse pour elle ? En conséquence, pourquoi se priver de l’une ou de l’autre ? Les vagues ne sont que des collines liquides, les vallonnements, une houle des terres. Alors écoute ! À trois mètres, dix au plus, les survoler, ces collines. 400 kilomètres par heure. Plus s’il se peut. Glisser sur le relief, s’appuyer dessus. Se laisser porter, simplement. N’être que nous même, c’est-là toute la beauté, mon ami ! Nous ne sommes pas des oiseaux. Nous n’avons pas besoin de leurs ailes immenses. Des moignons suffiront. Nous ne sommes pas des poissons. Nous pouvons nous défaire de quilles et de nageoires. Le sol, Evguéni : le sol ! C’est lui que l’on doit regarder pour voler. Plus nous descendrons et mieux nous volerons. Compresser l’air sous un ventre de fer : là est le secret. L’empêcher de fuir. Capturer le flux et boire ses humeurs. Sous nous le compacter. Le plaquer sur la terre. Il est si mouvant, si éparpillé. Alors l’absorber. L’apprivoiser, puis ne rien craindre par-dessus la steppe immense.

Le livre sur le site de l’éditeur, ici.

Une chronique sur le site du journal Libération, ici.
Une chronique sur le site Sitaudis.fr, ici.
Une chronique sur le site Realpoetik.fr, ici.